Catherine Estrade



                                 Louisiane

 

Vaste marécage

carré vert découpé plié

au long du fil gris du bruit

 

c'est la brume qui chante

psalmodie des prières impies

des psaumes aux échos noirs

là où la sorcière rouge noie

les viscères et les peaux

 

C'est la brume qui hurle

les corps cassés dans la masure

au fond des champs

près des églises défaites

près des prêcheurs des fous

 

Et les liens de coton effilochent le temps

sur la misère et la douleur

sur la feraille blême des chaînes des peines

 

Sur le chant qui monte et sauve

 



 
 



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