Acte 1 Des hommes noirs assis sur le bord des allées un jardin de silence un songe et seul sur le banc éloigné des limites il pleure le parcours cristallin s'enchevêtre entre les hochements les prières le regard sur les autres noirs assis sur le silence planté cultivant un à un les bulbes les racines sinueuses mourantes noirs les hommes s'arrachent des postures des ornières déterrent les silences pour en faire des cris pour en faire des souffles Et seul il reste assis attendant que les hommes noirs retournent sur le bord des allées de silence |
Acte 2 Pétrifié il avance craquelant de granit de mica rose les mains dans les fissures des jointures défaites Le hourdi toujours vide et la cave en jachère Il habite le monde et suit les hommes noirs jamais il n'est pas le visible et de ses gestes imperceptibles ne viennent que les muettes destinées à tire d'aile Juste derrière les hommes noirs ou sur les sommets de leurs crânes vernis il chuchote leurs noms qu'ils ne peuvent entendre |
Acte 3 Ils sont le reste du monde les post-scriptum les traînées sombres ce qui avale et ce qui ruine le chant dérisoire des oripeaux de guerre sur nos ongles Les hommes noirs assis sur le bord des allées et l'homme seul encore le regard vers la mer le regard sur la scène de sable les mains dans les boueuses lassitudes du sel construisant des tours et des tours tombé dedans les trous entre deux vagues molles Et s'épuisent les derniers souffles de ceux qui marchent pétrifiés de granit de mica rose ceux qui de loin pleurent la scène de sable pendant que dans leur lit passent les hommes noirs |