Il n’y a plus de couleur Le monde est blême livide et sur le bord des abimes le train signe un regard Non-stop aux passages à niveau doucement sans arrêt un trait de khôl au paysage tracé ferme résistant au verdoiement en sursis noir charbon saleté de suie partout Verbosités malsaines dans la bouche des excités Assis dans les compartiments le corps tourné vers le miroir Ils bavent chamarrent de salive nos joues de peur maculées Il pleut des bombes entre les rails sur l’aiguillage Il pleut Missile air sol moyenne portée améliorée Ils disent Je reste à contre voie évitement des essieux sur le fer boucle de rattrapage sur les flancs du convoi se taire face aux diserts grimaciers aux versificateurs étatiques Propaganda Mais je danse La boite à fumée couvre nos mains de ligne de mort certaine Aucun ne peut en réchapper la machine est lancée déraillable dégarée déclassée c’est ce qu’ils disent allongés dans des voitures-couchettes étroites la nuit ils parlent encore Mais je danse Et sur le quai je danserai encore |