1) Un bleu de méthylène et la peau incrustée de fragments Sur la tranche des cils Sur le bord des sentiers Des traces au pas de courses des enfances pressées Une gravure en or au prou des yeux mouillés Un silence Un serment Et la cime des arbres Où la neige serpente Encore Un tatouage acéré une marque cinglante Et mes mains qui tricotent A l’envi à la mort Sur mon plateau lointain |
2) Les lignes étirent D’un pan à l’autre L’enceinte Qui corrompt le pas Juste sur le regard Et le silence A tressé son abri aux chevilles élancées des sommets Il baigne au creux des ventres Accapare dévore Les derniers soubresauts des fourmilières d’ailleurs Je meurs à la seconde où je pars Je ne le savais pas Je suis sortie de là Du secret, du mystère Je reviens Et le sel des mers anciennes s’égare Sur ma joue Quelque part entre le cœur et ma terre |
3) Les corps se tendent aux vents des saisons abusives Où les traînées de gel endorment pour longtemps Les orages amers Mais la lande aux tourbières malignes De droseras subtils dépouillent l’horizon Si ma peau prend Aux racines mouillées des linaigrettes hautaines L’air qui manque Alors j’aurais Sur ma langue et mes mots Des tracés éblouis de mes courses d’enfant Mais la lande Brossée de blanc De rigide éphémère De craquement de flamme Hurle encore les échappées de loups La chorale enrayée des corbeaux amoureux J’entends J’attends le jour Celui de mon retour |