Le quai gris les rails sous la pluie un oiseau s'est posé mutilé au bord des traverses vieillies Eux courent s'élancent et les pavés marmonnent l'oiseau pleure en silence perché Aile ballante et vermillon Les traînées des souliers vernis l'aiguille des talons contre les bétons nus les larmes synthétiques étalées sous les pieds Le train ne partira que lorsque l'oiseau pâle dernier geste élancé extirpera ses plumes des traverses vieillies pour les donner entières au départ des wagons Eux resteront Montés sur leurs ergots Marcher courir sur la bordure inertes dans la course attendant que repassent les trains qu'on ne prend pas |