Catherine Estrade





                             Novembre


 

Consentement de grisaille opaque

c’est aux portes des vitres

que ma joue se glaça

lestement givrée

prise de hoquet

 

je verse quelques eaux sur la pluie

 

Novembre est si morne

et ainsi je naquis

sur le foirail froid

dans les neiges d’automne

pauvrette facétieuse

étrangère

pesante

 

les tiges gouttelées d’argent

près des fossés

fredonnent

la partition des espérances

des avenirs brûlants

sur les sables

 

Sahara mangé de traces

Sur son dos balancée

 

en attendant

 

Les enfants blancs dans les flaques

esquissés de ratures futures

croquis trop vif et malhabile

 

d’eux se meurent

 

Novembre et le reste




 
 
 



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