A l’horizon la courbe de ton front posé là sur le coton léger je vois dans l'ombre de tes cils les orages et les nuages bas quand je dansais sous la pluie drue sous le vent et j'essaie de mes doigts engourdis de défaire les nœuds de tes cheveux serrés tressés de sable et de nims plantés De bissap je mouille tes mémoires sans mémoires sur l'onde maladroite des gisants sur le fleuve aberrant J'avale posant mon visage vieilli dans tes mains sombres et belles des restes de verdures de riz de mil épais et de tes yeux noirs des harmonies des incendies de tes yeux noirs d'amande en karité je puise au fond des puits séchés des dunes je puise je puise encore jusqu'à laver ma peau d'eau de tes larmes tu n'étais pas si loin juste là dans mon ventre quand j'ai quitté ta terre pour n'y plus revenir avec toi mon enfant avec toi. |