Catherine Estrade
                 



                          La Ville
 

Ça passe entre les doigts
Hier pèse
Une présence morte

 
Les pavés de la ville résonnent au soleil
J’ai mal au temps qui passe
entre les engins qui trépident et les éclats de vie brulants
et les vieux qui meurent et ne le savent pas
 
La peur
 
De l’eau putride entre mes doigts
 
La file masquée désirante et fragile
aux abords des néons des pancartes criardes
je ne sais pas qui ils sont
je ne les connais pas
ils m’effraient
leur certitude ébahie
 
Compactée dans l’envie la matière en bannière
Foule aux peaux encollées
Sens interdit
 
J’ai mal aux bras aux mains
de devoir tendre vers
prier et crier
dans ce vacarme barbare d’une vie sans vie
 
Hier sur les pavés me pèse
la chaleur s’aménage à l’infini
entre les rues étroites les inconsciences maladroites
ne pas savoir
Alors continuer papoter rire marcher acheter vendre
acheter vendre
acheter vendre
s’égarer

je ne vous connais pas.

 

 




Photo Henri Cartier-Bresson



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