Elle est posée là Fragile et tremblante encore Au son des vents d’hiver elle baigne ses nervures à nu dans l’éclat gris des flaques bitumeuses Et je ne sais d’elle ou de moi celle qui elle est tombée tout à l’heure poussée par les bourgeons pressés une miraculée de givre une dentelle suspendue gracile hésitante L’hiver est un silence qu’on n’ose pas fléchir je ne sais d’elle ou de moi celle qui Je l’aurais bien prise dans ma main Froide et mouillée Mais de sa peau n’aurait subsisté qu’une infime parcelle du limbe Celle entre mes doigts Et de ce morceau d’elle j’aurais fait un linceul Mais je ne sais d’elle ou de moi Celle qui |