Catherine Estrade



                         Ici

                           


 
A manger la terre je m’engage
plutôt deux fois qu’une
en gage d’alliance future même cendres
 
Mais d’ici là je la foule un peu plus chaque jour
la martèle de pointes impétueuses
mal embouchées
irrégulières
 
Je souligne ma peau aux accents des horizons
aux sommets des lointains inaccessibles
 
Mes pas
 
même si l’osmose inévitable
 
crayonnent des entrelacs cloués et indécis
entre les pinceaux verts de la boue des chemins
 
C’est avec toi que je déambule
avec toi que je file entre les près et les chutes
les rivières au nom résonnant
en l’amertume du froid et l’odeur du soleil
 
Parce que n’attendant plus que ne survienne
 
Nous martelons la terre
 
En silence

 

 









 
 



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