Catherine Estrade


                                                     


                                Fable d'Automne       à Henri



                                                                                                           


 
 
L'étendue est grise et mouvante
et la branche esseulée bordaille à cœur de flot

Altérations rouillées
les feuilles encore pendues
balancent vulnérables
un dernier sacrifice à l'automne

le regard chaviré sur les hauteurs abstruses
à ne vouloir sombrer dans les eaux monocordes
Elle s'octroie
un semblant de regain
et s'ancre
encore un temps
en balade imprudente


Lorsqu'elle se cognera aux rives hasardeuses
la brindille
rompue
loin des troncs des racines

attendra que l'hiver
la ronge de gelée

la brise

et la dentelle ainsi  flottante
ne saura que la mort
n'a de rive que l'eau
 
 
 
 
 



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