Targui
Le manteau noir ombre sa tête penchée sur des ouvrages recommencés. Les tresses fines et serrées glissent sur son cou gracile. Les doigts bagués d’argent essuient la fatigue des heures qui se ressemblent. Elle travaille. Habile et rapide, elle coud, répare les peaux. Quelquefois, imperceptiblement, elle scrute le lointain, attend la résonance sourde d’un retour.
Debout, le corps légèrement fugitif, elle frappe la corde de l’imzad*. Elle choisit, celui qu’elle aimera, l’homme à la fierté voilée, celui qui cache son visage à la colère et à la mort. La voix se tait , et la femme à la beauté languissante et sombre rejoint celui qui partira demain. * violon |