Sur les rives du Fleuve, à l’ombre des grands neems, ignorantes du cri insouciant des enfants, les villas coloniales soupirent à l’illusion de la rumeur des femmes qui s’ennuient. En réminiscence somptueuse, l’arrogance du passé se noie et je rejoins la présence ambiguë de MOPTI.
De têtes enturbannées en boubous brodés, de félines rondeurs en mendiants pathétiques, de pirogues anciennes en camions épuisés, de charrettes en vélos, de tapis multipliés en colliers chatoyants, de clapotis en énergie, d'obligeance en défiance, le fleuve m'accompagne de Mopti à Mopti, d'une rive sans autre rive, du rire aux larmes. Je m'évade dans la clarté piailleuse des méandres misérables. |